A69 : une victoire historique, le combat continue !

Publié par L’APRÈS le 06 mars 2025

L’autoroute A69 ne devait pas se faire, et elle ne se fera pas. Le verdict du tribunal administratif de Toulouse, tombé jeudi 27 février 2025, est sans appel : le projet ne justifiant d’aucun intérêt public majeur, l’autorisation environnementale est annulée et les travaux stoppés.

Ce projet n’a aucun sens à l’heure de l’urgence climatique et écologique, et n’aurait jamais dû sortir de terre.

L’Autorité Environnementale, de concert avec le Conseil national de protection de la nature, alertait déjà en 2016 et en 2022 sur les impacts environnementaux excessifs du projet et son caractère « anachronique ». Puisque les gouvernements successifs ont choisi de passer outre, c’était à la justice de leur faire entendre raison ; c’est désormais chose faite.

Nous saluons le courageux jugement du tribunal administratif de Toulouse, ainsi que le travail acharné de sa rapporteure publique Mona Rousseau. Malgré les pressions et les manœuvres dilatoires du ministère des Transports et d’Atosca [concessionnaire de l’A69] tout au long du procès, la justice a tenu bon.

Si ce jugement, une première en France pour une autoroute concédée, fera date, ne nous leurrons pas, le combat n’est pas encore terminé.

Encore aujourd’hui, des militant·es continuent de faire face à des poursuites pour avoir osé se battre pour l’intérêt général, et s'opposer pacifiquement à un projet anachronique et écocide, qui dévaste terres agricoles, forêts et biodiversité.

Cette criminalisation des luttes écologistes est un scandale : celles et ceux qui doivent être inquiétés sont les responsables de ces projets inutiles et destructeurs. Nous nous devons de nous tenir à leurs côtés dans leur lutte contre l’A69.

La décision de la justice administrative doit marquer l’abandon définitif des travaux de l’A69. Ce n’est pas l’avis du ministre des Transports Philippe Tabarot, qui qualifie d’« ubuesque » la décision de justice et désire redémarrer au plus vite les travaux.

Il est inacceptable qu’un ministre foule ainsi aux pieds l’indépendance de la justice et continue de défendre une politique coûteuse et néfaste pour la planète. Ces déclarations illustrent une fois de plus que les priorités de ce gouvernement ne sont ni l’intérêt général ni la transition écologique, mais uniquement les intérêts privés des sociétés routières.

L’État a d’ores et déjà annoncé qu’il ferait appel de la décision, et demandé un sursis à exécution afin de reprendre les travaux. La manœuvre est évidente et déjà éprouvée maintes et maintes fois : reprendre et terminer les travaux au plus vite, pour mettre la cour d’appel, la justice et l’ensemble des français devant le fait accompli. Nous dénonçons ces procédés honteux, qui profitent du démantèlement en cours de la justice pour contourner le droit et les décisions de justice.

La victoire obtenue sur l’A69 doit en appeler d’autres. La politique destructrice du gouvernement est toujours en marche, à rebours des objectifs de la France en matière d’écologie, de la stratégie nationale bas-carbone et de la loi « zéro artificialisation nette » (ZAN). Outre le renouvellement des concessions historiques, de nouvelles concessions sont prévues dans les prochaines années : notre combat doit donc s’étendre pour que partout cesse la captation des richesses nationales par quelques sociétés autoroutières privées.

C’est pourquoi L’APRÈS demande :

  • l’abandon définitif de l’A69
  • La levée immédiate des charges contre les militant·es opposé·es au projet
  • Un moratoire sur les grands projets d’infrastructures autoroutières
Publié par L’APRÈS le 06 mars 2025