Le Parti socialiste a affiché sa volonté de ne pas faire tomber le gouvernement à l'occasion du vote sur la motion de censure relative au budget de l'État. C'est un choix que nous contestons tant ce budget est austéritaire et opposé au programme du Nouveau Front Populaire.
Soulignons que l'État et la société pourraient continuer à fonctionner normalement, même si ce budget était rejeté : c’est le gouvernement en réalité qui bloque les crédits. Au demeurant, la question du vote du budget ne purge pas celui du PLFSS. Nos analyses communes sur l’illégitimité du 49.3 et sur le contenu du PLFSS doivent nous conduire à faire tomber ce gouvernement dès aujourd’hui, ensemble.
Nous pouvons avoir, en un jour, un budget adopté et un gouvernement censuré.
Pour cela, il suffit de voter la motion de censure déposée en réponse au 49 al. 3 du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Ce texte n'est pas de nature budgétaire : les objectifs de dépenses et les prévisions de recettes qu'il fixe ont une valeur uniquement indicative. Les PLFSS sont une invention récente (1996) qui témoigne de la volonté de l'État d'accroître son contrôle sur les cotisations sociales. La Sécu, propriété des travailleurs et travailleuses, peut très bien fonctionner sans ce PLFSS ou si un PLFSS est adopté plus tard dans l'année. Les cartes vitales continueront à rembourser les frais de santé, les hôpitaux continueront à soigner des patients, les allocations continueront à être versées.
De plus ce texte est mauvais. Il impose un contrôle accru sur les assuré·es sociaux alors même que la fraude est surtout le fait des entreprises. Il ne donne pas de moyens suffisants aux hôpitaux pour fonctionner. Il ne permettra pas de rouvrir des lits ni de former davantage de médecins. Il ne revient pas sur la réforme des retraites. Il laisse presque intactes les exonérations de cotisations patronales, pourtant inutiles et extrêmement coûteuses, comme l’avait reconnu Michel Barnier.
Ce gouvernement ne doit pas tenir jusqu’à demain : il dépend des parlementaires, et singulièrement des socialistes comme celles et ceux de tout le Nouveau Front Populaire, de nous en débarrasser ou de laisser perdurer leurs politiques et leurs discours abjects.
On ne peut pas tolérer un premier ministre qui reprend les mots du RN, en inventant une “submersion migratoire” imaginaire qui stigmatise les immigrés.
Chèr·es collègues socialistes : nous pouvons et devons censurer le gouvernement sur PLFSS ce soir.