L’État, vassal de Microsoft !

Publié par L’APRÈS le 07 juin 2025

Il est temps de briser les chaînes du technoféodalisme numérique

À partir d’octobre 2025, Windows 10 ne sera plus sécurisé : une occasion en or pour rompre avec la dépendance à Microsoft.
Plutôt que de saisir cette opportunité, l’État français - de l’Intérieur à l’Éducation nationale - continue de s’agenouiller devant Microsoft et les GAFAM.

Le Canard Enchaîné (22 mai 2025) a levé le voile sur une aberration : des montagnes de données publiques - sensibles, stratégiques - circulent encore sur des systèmes obsolètes.
Article en ligne : https://www.lecanardenchaine.fr/police-justice/50999-microsoft-fait-les-poches-des-flics
Pire encore : plusieurs ministères paient pour rester prisonniers, en migrant à grands frais vers Windows 11.

Le monde numérique est aujourd’hui un territoire occupé par une poignée d’oligopoles.
Nous vivons sous technoféodalisme : nos outils, nos données, nos échanges, notre quotidien leur appartiennent.
Et l’État, censé défendre l’intérêt général, la souveraineté, les droits numériques… baisse les yeux et obéit.

  • Windows n’est pas un service public.

  • Le numérique ne doit pas être une marchandise.

  • Libérons internet des GAFAM.

  • Et rappelons nous qu’avec eux quand c’est « gratuit », c’est que nous sommes le produit.

Il est temps de bâtir des poches de résistance : logiciels libres, hébergement local, infrastructures éthiques.
Reprendre la main, depuis les écoles jusqu’aux ministères.

Cela implique une rupture claire et assumée :

Migration massive de l’ensemble des ministères et des services publics vers des systèmes libres, à commencer par Linux et des suites bureautiques ouvertes.

  • Création d’un véritable service public du numérique, chargé de former, d’administrer, de sécuriser les réseaux et les équipements de l’État et des collectivités.

  • Formation de toutes et tous - usagers, agents, élèves, étudiants - aux systèmes libres et aux enjeux du numérique.

  • Développement de logiciels publics et d’outils numériques en lien avec la recherche, l’enseignement supérieur, les associations expertes du libre et la technologie publique - notamment l’INRIA, l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique, les universités et les écoles d’ingénieurs.

  • Bataille européenne pour sanctuariser nos données, encadrer les algorithmes, garantir la souveraineté numérique, et créer des infrastructures d’hébergement de données écologiques, éthiques, et pleinement européennes.

Nous avons besoin d’un numérique libre, décentralisé, démocratique au service des communs, de l’autonomie, de l’écologie. Un numérique qui libère, pas qui surveille, qui relie, pas qui exploite.

Un autre internet est non seulement possible, mais nécessaire :

  • Respectueux des libertés,

  • Démocratique,

  • Sobre en énergie,

  • Économe en minerais,

  • Et protecteur des écosystèmes, de l’eau, du vivant.

C’est une bataille politique.
Un combat que nous pouvons gagner - mais qu’il faut d’abord mener.

À l’APRÈS, nous refusons cette résignation.
Réapproprions-nous nos outils, nos données, nos infrastructures.

Le numérique est un bien commun : faisons-en un levier d’émancipation, pas une nouvelle chaîne d’aliénation.

Publié par L’APRÈS le 07 juin 2025