Il y a 1 an, face à l’extrême-droite, les partis politiques de la gauche et des écologistes, associations, syndicats et collectifs ont su faire le choix de la responsabilité : s’unir pour renverser la donne, et créer la dynamique du Nouveau Front Populaire (NFP) sur un programme de rupture avec le libéralisme. A la suite de cette union indispensable arrivée en tête lors du scrutin du 7 juillet, de nombreux collectifs citoyens se sont créés pour nourrir et amplifier l’espoir engendré par la formation du NFP.
Aujourd’hui, malgré les divisions, force est de constater que la gauche politique et sociale sait toujours se rassembler lorsque l’essentiel est en jeu. En effet, ce lundi 9 juin, un contre-rassemblement unitaire et combatif s’est tenu à Montargis face au meeting de la nouvelle internationale réactionnaire, qui réunissait la pointe de l’extrême-droite européenne, de Salvini à Le Pen en passant par Orban. Présente à cette manifestation en tant que députée de l’Après, toute les autres composantes politiques du Nouveau Front Populaire y étaient aussi représentées, ainsi que les syndicats et la société civile, présents comme au premier jour pour barrer la route au Rassemblement national.
Ce rassemblement est la preuve que toutes les forces de gauches peuvent se fédérer face à un adversaire commun : l’extrême-droite et son programme raciste, sexiste, antisocial et antiécologique. Il fut une large réussite : près de 5000 participant·es ont manifesté. Il s’inscrit aussi dans la continuité d’autres luttes unitaires, comme le soutien aux employé·es d’ArcelorMittal, le combat contre la réformes des retraites, la loi Duplomb…
Mais cette unité dans les luttes, dans la rue doit se traduire en unité dans les urnes ! Toutes les discussions avec les citoyen·nes, les militant.es associatifs et syndicaux tournaient autour de cet enjeu : « Mettez-vous d’accord sur un candidat commun et unique ! » . « Déconnez pas ! Si la gauche a plusieurs candidat.es à la présidentielle en 2027, c’est l’assurance pour le RN de gagner ! ». Pour autant, dans les interventions, si tous faisaient référence aux un an du Nouveau Front Populaire, bien peu assumaient dans leur discours l’enjeu de poursuivre cette unité aux prochaines élections municipales, législatives et présidentielle. Et force est de constater que les candidatures d’un Jean-Luc Mélenchon et d’un Raphaël Glucksman, refusant toute stratégie unitaire et primaire pour la présidentielle constituent aujourd’hui une impasse délétère, celle du retour de la ligne défendue à l’époque par Valls, des deux gauches irréconciliables.
Écoutons les militant·es ! Si des milliers de militant·es sont venus à Montargis lundi, c’est aussi pour plaider en faveur de cette union, synonyme de victoire pour beaucoup d’entre nous. Cette unité est plébiscitée par 80 % des sympathisant·es de gauche. Dès le 2 juillet, toutes le composantes du NFP doivent répondre positivement à la proposition de Lucie Castets. La candidate de la gauche pour Matignon il y a 1 an suggère aux partis de commencer à travailler à la perspective d’une gauche unie en 2027. Le programme n’est pas un obstacle. En juin 2024 nous avons su collectivement se mettre d’accord sur plus de 600 propositions. Ce travail peut être enrichi mais c’est déjà une bonne base de travail. Nous avons réussi à nous mettre d’accord sur un nom pour le poste de 1ère ministre, et nous serions incapable de désigner une seule candidature commune pour la présidentielle ou de le trancher par des primaires ? Débattons enfin de cette stratégie et des modalités de son organisation !
Notre division à gauche serait l’assurance pour le RN de l’emporter. Alors que notre unité sera l’espoir d’une victoire, d’être au rendez-vous avec l’histoire !
Danielle Simonnet
