Le droit international contre l'horreur à Gaza

Publié par L’APRÈS le 21 mars 2025

Dans la nuit du 18 mars 2025, le gouvernement israélien a rompu le cessez-le-feu à Gaza conclu le 15 janvier dernier, et qui prévoyait 3 étapes jusqu’à une solution de paix durable. Cette rupture unilatérale a provoqué la mort délibérée de 520 civils gazaouis (bilan provisoire) en quelques heures, s’ajoutant au 48000 morts recensés – et sous-estimés- depuis octobre 2023, dont 18000 enfants, et au déplacement forcé de l’ensemble de la population de Gaza. Dans un contexte de cessez-le-feu, ces frappes aériennes sont qualifiables de crimes contre l’humanité.

Prétextant le non-respect de la libération des derniers otages israéliens pour justifier les bombardements envers les civils, Benjamin Netanyahu et son gouvernement ne dissimulent pas leur calendrier interne et international. En interne, les frappes et la rupture du cessez-le-feu interviennent la veille de la comparution au tribunal de B. Netanyahu pour corruption, et de manifestations d’ampleur contre son gouvernement. Le retour des massacres paraît s’articuler avec la survie politique personnelle du chef de gouvernement israélien. A l’international, le gouvernement israélien se libère, avec l’appui de Donald Trump aux Etats-Unis, de la contrainte diplomatique conduite par le Qatar, avec pour objectif une reprise des hostilités, comme annoncé par plusieurs membres du gouvernement Netanyahu dès l’application de l’accord de janvier.

C’est une étape supplémentaire dans le processus génocidaire initié par le gouvernement israélien et accompli par une partie de l’armée consécutivement aux attaques terroristes du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Pour rappel, dès novembre 2023, l’ONU par la voix de sa Rapporteuse spéciale alerte sur les risques de génocide à Gaza. Le rapport remis au Comité des droits de l’Homme et au Secrétaire Général Antonio Guterres en mars 2024 qualifie les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis contre la population civile de Gaza d’actes de génocide. Le rapport suivant, en octobre 2024, tend à prouver l’intentionnalité d’un génocide. En novembre 2024, suite aux mandats d’arrêts internationaux émis par la Cour Pénale Internationale à l’encontre de B. Netanyahu et Y. Galland, Amnesty International, puis HRW, puis MSF, qualifient à leur tour ces crimes contre l’humanité de génocide en cours. La reprise de la violence et le ciblage volontaire de civils, le projet de déportation hors de leur territoire de l’ensemble de la population gazaouie, les assassinats systématiques (900 depuis un an) en cours en Cisjordanie, viennent à leur tour d’être qualifiés d’actes de génocide par la Commission d’enquête du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU.

Face à cette situation, et en l’absence d’unanimité des pays de l’UE sur la mise en place de sanctions, L’APRÈS demande au gouvernement français de respecter, et de faire instamment respecter le droit international et humanitaire à Gaza.

L’APRÈS appelle :

  • Au respect absolu du cessez-le-feu et de la feuille de route signée à Doha le 15 janvier 2025. Celle-ci comprend notamment la libération de tous les otages israéliens détenus par le Hamas.
  • A l’arrêt immédiat des livraisons d’armes européennes à destination d’Israël.
  • A la libre circulation des organisations humanitaires, dont l’UNRWA, afin d’acheminer à la population gazaouie l’aide humanitaire d’urgence actuellement bloquée par le gouvernement israélien depuis début mars, contrevenant aux accords signés.
  • Au respect des mandats d’arrêt émis, et à soutenir les institutions judiciaires nationales et internationales chargées de poursuivre les responsables de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, et de génocide.
  • A l’engagement de poursuites envers les citoyen·nes et entreprises françaises complices des crimes contre l’humanité et génocide à Gaza et en Cisjordanie.

L’APRÈS demande également que ces différentes obligations au regard du droit international s’accompagnent de la fin de la pénalisation du mouvement du soutien à la Palestine, et de la reconnaissance urgente de l’État palestinien par la France.

Publié par L’APRÈS le 21 mars 2025