Malgré son salut nazi, Elon Musk n’a pas été désinvité du Sommet de l’Intelligence artificielle. Et “ça passe crème”.
Ce milliardaire américain n’est pas le seul à avoir fait le choix de s’engager pleinement non seulement pour Trump, mais plus globalement pour faire gagner l’extrême-droite partout où ce sera possible. Une partie croissante des grands patrons, dans les pas de Bolloré en France, estiment que leurs intérêts sont d’autant mieux défendus par des régimes illibéraux. Les politiques néolibérales conduisent nécessairement à des dérives autoritaires, car elles ne peuvent être qu’impopulaires et contestées dans toute démocratie. Dorénavant, les défenseurs du capital s'attaquent aux démocraties, soutiennent ouvertement les forces d’extrême-droite et sont décidés à y mettre leurs moyens : non seulement ils détiennent 90% des médias, mais en plus ils contrôlent les réseaux sociaux et l’IA.
Dans ce contexte, le sommet de l’IA s’annonce comme la grande messe de cette nouvelle étape du capitalisme, plus prédateur que jamais. Emmanuel Macron déroule le tapis rouge à ces grands patrons de l’IA, comme il l’a fait hier pour les multinationales américaines de l’ubérisation.Nos libertés fondamentales sont menacées par la société de surveillance généralisée et les manipulations de nos données permises par l’IA ? Peu lui importe. Nos emplois, nos métiers sont attaqués par un déploiement de l’IA qui exige d’urgence un contrôle, une régulation ? Idem. Nos artistes, nos créateurs, nos savoir-faire, le sens même de notre humanité sont de fait profondément bousculés par l’IA ? Les conséquences écologiques en termes d’émission de GES ? Le profit des uns d’abord, on pensera peut-être (ou pas) plus tard. Au nom de la Sainte Compétitivité, Macron promet 109 milliards d’euros d’investissement. Et notre souveraineté nationale dans tout ça ? La représentation nationale n’en débat même pas !
Dans le même temps, le budget défendu par Bayrou, comme le précédent de Barnier, persiste à protéger les riches et les grandes entreprises et en dresse la facture au peuple. C’est encore par 49-3 qu’il est imposé, en piétinant la démocratie parlementaire. Et pour faire diversion au vu de son impopularité, mais aussi par choix d’alliance avec le RN, c’est l'avalanche de propos et de mesures, empruntées à l’extrême droite : «submersion migratoire”, remise en cause du droit du sol, retour d’un débat nauséabond sur l’identité nationale, interdiction du mariage aux sans papiers, la surenchère s’arrêtera-t-elle ?
L’heure est grave, l’extrême droite est aux portes du pouvoir, les milliardaires la soutiennent et le macronisme lui fait la courte échelle. Quelle faute politique que celle du PS de ne pas avoir voté la censure. Quelle faute politique que celle de la FI de les assimiler au RN dans des visuels qui ne font que la banaliser. Plus que jamais, que chacune et chacun prenne conscience de l’impérieuse nécessité de l’unité de la gauche, en opposition à Macron et son monde, sur son programme de rupture NFP pour empêcher le RN et Marine Le Pen de gagner !
Danielle SIMONNET