Loi Duplomb : quand le déni environnemental se mêle au déni démocratique
Les jeunes de l’Après s’opposent fermement au projet de loi Duplomb, qui a fait l’objet d’une motion de censure votée cette semaine par les groupes LFI, écologiste et social, et GDR. La séquence que nous venons de vivre est ô combien problématique, et ce pour plusieurs raisons.
Dans le fond de ce que ce texte de régression véhicule, la loi Duplomb permettrait la réautorisation de l’acétamipride, produit interdit en France depuis 2018, et faisant partie de la famille des “néonicotinoïdes”, qui menace gravement les écosystèmes.
Nous pensons que les solutions pour lutter contre les insectes ravageurs passent par un changement systémique de notre modèle agricole vers l'agroécologie, et non par des solutions “pansements” qui détruisent le vivant. Favoriser la biodiversité est pourtant un levier majeur pour réguler les ravageurs en améliorant la santé des plantes. Au lieu de devoir s’aligner sur le moins-disant environnemental, nous avons besoin d’adopter des mesures protectionnistes, comme des prix minimum d’entrée à l’importation afin de protéger nos agriculteurs de la concurrence déloyale, et de sortir de cette course insensée à la compétitivité.
Par ailleurs, cette proposition de loi entend faciliter l'agrandissement des bâtiments d'élevage, en supprimant les demandes d’autorisation préalables. Le gouvernement et l’extrême droite se plient aux revendications de la FNSEA, en encourageant clairement l’élevage intensif au détriment d’un élevage paysan, plus respectueux de l’environnement. Ces énièmes régressions environnementales sont également accompagnées d’une perte de pouvoir de l’ANSES, agence publique, qui ne pourrait plus s’opposer à la mise sur le marché d’un pesticide.
La loi Duplomb est une horreur écologique, mais elle est également un scandale démocratique. Les jeunes de L'APRÈS dénoncent avec force la manière dont la droite et l’extrême droite ont manœuvré en utilisant le pire des combines parlementaires pour faire en sorte que l’Assemblée nationale ne débatte pas de ce texte. A la manœuvre : la droite, dont le rapporteur du texte est issu, qui a proposé le rejet de son propre texte pour le faire passer en catimini dans une commission mixte paritaire qui se déroule à l’abri de tous les regards.
La droite et l’extrême droite ont beau crier “victoire !”, il n’en est rien. La loi Duplomb est une défaite sur le plan écologique, qui sacrifie les écosystèmes et l’avenir des agriculteurs de demain au bon vouloir de l’agriculture ultra productiviste promue par la FNSEA. Elle est une défaite démocratique, qui a vu les députés de droite et de l’extrême droite user de droits parlementaires complètement dévoyés. Le vote de cette loi montre l’urgence : celle de croire en la science pour préserver une agriculture pérenne et saine, et celle de changer drastiquement de manière de légiférer.
Les Jeunes de L'Après