Massacre à El Fasher : ne laissons plus le peuple soudanais sombrer dans l’oubli

Publié par L’APRÈS le 04 novembre 2025

Exécutions et viols de masse, accusations de nettoyage ethnique, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité : la chute d’El Fasher aux mains des Forces de soutien rapide (FSR) marque un nouveau seuil dans l’horreur à laquelle sont confrontés les Soudanais·es.

Ce déchaînement de violences était annoncé : il prolonge une guerre d’une brutalité extrême qui ravage le Soudan depuis 2023. Si beaucoup découvrent aujourd’hui l’ampleur du drame, c’est parce que cette situation - pourtant la pire crise humanitaire au monde selon l’ONU - a été passée sous silence. Dans un silence complice, la communauté internationale a laissé le Soudan sombrer dans l’horreur.

Cette tragédie n’est pourtant pas une fatalité : la communauté internationale a les moyens d’agir pour mettre fin aux atrocités et soutenir la transition politique voulue par le peuple soudanais.

L’Après exhorte la communauté internationale à faire de cette crise une priorité, et à immédiatement se mobiliser pour protéger les civil·es et lutter contre les blocages de l’aide humanitaire. Elle doit accentuer la pression sur les belligérants et leurs soutiens, en renforçant les sanctions ciblées et le gel des avoirs, et en instaurant un embargo total sur la vente d’armes au Soudan. L’Après appelle le gouvernement français à agir face à ceux qui permettent à cette guerre de durer, en particulier les Émirats arabes unis, principal soutien des FSR et partenaire commercial majeur de la France. Mais aussi l’Égypte, qui appuie activement l’armée soudanaise.

Malgré les difficultés d’accès, la société civile et les ONG sont sur le terrain, prêtes à répondre aux besoins les plus urgents, mais manquent cruellement de moyens. La France et l’Union européenne doivent dès maintenant augmenter leurs financements humanitaires pour le Darfour et le reste du Soudan.

Enfin, nous devons exiger un meilleur accueil des exilé·es Soudanais. Au regard de la violence du conflit et de la crise humanitaire qui touche le pays, la France doit protéger tous les demandeurs d’asile soudanais, suspendre les expulsions et les mesures de rétention administrative, et garantir un accès réel à la santé, l’éducation et le logement pour les éxilé·es.

Publié par L’APRÈS le 04 novembre 2025