Ne les laissons pas nous voler le 1er mai !

Publié par L’APRÈS le 30 avril 2025

Depuis plusieurs jours, la question du travail le 1er Mai est instrumentalisée dans le débat public. Les fédérations patronales, notamment celles de la boulangerie et de la fleuristerie, multiplient les interventions médiatiques pour réclamer une modification de la législation pour étendre le travail le 1er mai, arguant d’un cadre « obsolète » qui empêcherait leurs salariés de travailler ce jour-là, là où les employeurs artisans sont déjà en droit de travailler lorsqu’ils le souhaitent. Cette offensive vise à banaliser le travail lors de la seule journée fériée chômée et payée, garantie à l’ensemble des salariés de notre pays.

Le 25 avril, deux sénateurs centristes, Annick Billon et Hervé Marseille, soutenus par la Ministre du Travail Catherine Vautrin, ont déposé une proposition de loi " visant à permettre aux salariés de certains établissements et services de travailler le 1er mai. ". Ce texte, s’il était adopté, constituerait une rupture historique : il ouvrirait la voie à la généralisation du travail lors de cette journée symbolique, notamment dans le commerce, secteur où les salariés – principalement des femmes – sont déjà fortement sollicités les dimanches et la nuit.

Le 1er Mai ne saurait être réduit à un simple jour férié parmi d’autres. Héritage des grandes conquêtes sociales du XIXe siècle, il incarne la reconnaissance du travail et la nécessité de préserver des temps collectifs de repos et de cohésion nationale. Remettre en cause son caractère universel, c’est fragiliser un équilibre fondamental de notre modèle social, là où l’exception doit rester réservée aux activités strictement indispensables à la vie de la Nation.

Derrière cette remise en cause, c’est une vision du travail qui se dessine : celle d’une société où l’on devrait toujours travailler plus, au nom de l’austérité et du remboursement de la dette, au détriment des droits collectifs et du progrès social.

Face à cette offensive, le monde du travail, la jeunesse, les retraités et l’ensemble des forces progressistes à se mobiliser massivement ce jeudi, aux côtés des organisations syndicales et du Nouveau Front Populaire. Il s’agit d’affirmer notre attachement à la justice sociale et à une démocratie vivante, et de rappeler que la France ne se résigne pas à une régression sociale sans fin.

Par une mobilisation forte et unitaire, nous pouvons défendre l’universalité du 1er Mai et réaffirmer l’exigence d’unité politique et sociale, seule à même de garantir un avenir de progrès pour toutes et tous.

Publié par L’APRÈS le 30 avril 2025