Alors qu’une internationale d’extrême-droite se déploie partout dans le monde et que le RN est aux portes du pouvoir en France, cette journée du 1er mai 2025 est cruciale. L’histoire nous fait le devoir de défendre l’unité politique et sociale contre l’extrême droite, dans les luttes comme dans les urnes. C’est ce que nous porterons, l’APRÈS et Ensemble!, dans des cortèges commun avec les camarades de Génération.s et de Picardie Debout.
Alors que Trump nous donne à voir toute la violence antisociale et antidémocratique dont l’extrême droite soutenue par une bonne partie de l'oligarchie est capable, quel paradoxe de se rappeler que l’on doit la journée internationale des travailleur.euses aux travailleur.euses américains et à leur grève générale de 1886 réprimée dans le sang. Rappelons-nous également que l’Italie fasciste et la France de Pétain s’opposèrent au 1er mai des travailleurs pour en faire “la fête du travail” afin d’effacer toute revendication de lutte de classe. Le camp néofasciste d’aujourd’hui comme d’hier s’est toujours attaqué aux droits des travailleuses et travailleurs et a toujours soutenu les intérêts du patronat.
Les politiques antisociales et anti démocratiques des gouvernements de Macron, comme la retraite à 64 ans imposée à coup de 49.3 ou l’austérité contre nos services publiques, sont le terreau de la montée du RN, qui dicte en retour au pouvoir ses thèmes dans une surenchère permanente raciste et xénophobe. Attiser les haines racistes, islamophobes et antisémites visent à diviser le peuple pour l’affaiblir, déconstruire les consciences de classes et les consciences républicaines pour mieux préserver les intérêts particuliers des dominants. Notre soutien aux manifestations syndicales du 1er mai commencera par notre présence le matin à la mémoire de Brahim Bouarram, tué en amont d’une manifestation du FN en 1995. Après le crime islamophobe d’Aboubakar Cissé, n’oublions pas que le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme tuent.
Ce 1er mai doit permettre de remettre la question sociale au coeur de la bataille, qu’il s’agisse de revendiquer la retraite à 60 ans, la hausse des salaires, la revalorisation du point d’indice dans la fonction publique, l’égalité salariale femmes/hommes, la régularisation des travailleurs sans papiers et tant d’autres propositions du programme du NFP. Pour empêcher l’extrême droite de conquérir le pouvoir, la question de l’unité sociale et politique doit s’imposer plus que jamais. Rappelons-nous que c’est contre le danger des ligues fascistes du 6 février 34 que le Front Populaire, par l'unité des partis de gauche, s’était constitué, et ce malgré les clivages idéologiques et les désaccords stratégiques antérieurs. Pourquoi faire autrement aujourd’hui ? Les clivages actuels sont bien plus surmontables ! C’est bien cette unité politique, victorieuse dans les urnes, qui a nourri l'espoir de conquête de nouveaux droits pour les travailleurs, conduisant aux grèves de 36 et débouchant sur la reconnaissance notamment du droit syndical, de la hausse des salaires, des congés payés et de la semaine à 40h.
Pour l’Après, il y a urgence de créer les conditions de candidatures communes aux prochaines échéances électorales, municipales, législatives et présidentielles. Ce qui a été possible en juin 2024 doit l’être de nouveau sans attendre ! Tous les partis qui composent ou soutiennent le NFP doivent y travailler et s’appuyer sur les forces de la société civile et des syndicats. Partir divisés à ces prochaines échéances, avec plusieurs candidatures de gauche au 1er tour, c’est la garantie de n’en avoir aucune au second et de laisser l’extrême droite prendre le pouvoir. L’unité est possible et relève d’une nécessité absolue face au RN ! Faisons de ce 1er mai un premier mai antifasciste, unitaire pour nos victoires à venir !
Danielle Simonnet